À mes 9 ans, ma mère est partie. Je suis restée avec mon père, mes frères et mes sœurs. J’étais très proche de ma mère ; quand elle est partie, j’ai vécu son départ comme un abandon. Par la suite, mes parents se sont séparés et je n’ai plus revu ma mère, mais on se parlait toujours au téléphone. Après son départ, ma relation avec mon père a commencé à dégénérer, ma famille n’était plus ce qu’elle était auparavant. Je ne dirais pas que c’est uniquement à cause de l’absence de ma mère que tout cela s’est produit, cependant ce n’est qu’après son départ que j’ai commencé à remarquer certaines choses.
La dernière fois que j’ai vu ma mère, j’avais 9 ans.
Nous étions en pleurs et elle me promettait la lune pour que je cesse de pleurer. C’était un 31 décembre et, depuis ce jour-là, les fêtes de fin d’années n’ont plus été ce qu’elles étaient auparavant.
Une dizaine d’années se sont écoulées. J’ai rencontré Jésus.
J’étais heureuse toute l’année, excepté à Pâques et pendant le mois de décembre. Je ne comprenais pas pourquoi je ressentais toujours une si grande tristesse dans mon cœur quand ces saisons revenaient année après année. Je ne supportais pas de voir les familles se réjouir, cela me mettait mal à l’aise et triste. J’avais des pensées noires, je ne me sentais pas digne d’être aimée. Sans le vouloir, je rejetais les personnes autour de moi ; pendant cette période, j’étais très agressive.
Je m’isolais, aller à l’église était difficile pour moi.
Je ne pouvais pas rester avec les gens, car j’avais le sentiment que ma présence était un poids pour tous ceux qui m’entouraient. C’est pourquoi je n’ai jamais eu le courage de parler de ma souffrance à qui que ce soit. Le plus dur pour moi pendant ces moments-là, c’était le fait que je sentais que je perdais ma communion avec Dieu. Je n’arrivais pas à lui parler ni à lire ma bible, prier était devenu pour moi quelque chose de très difficile. Je me sentais tellement coupable de ne pas pouvoir lui parler.
En 2022, comme chaque année, la fête pascale était pour moi un moment sombre.
Pourtant, cette fois-ci, j’ai pu parler à Dieu, c’est pourquoi ma tristesse n’a duré que quelques jours. Je ne voulais plus de cette tristesse, alors j’ai commencé à prier Dieu pour le mois de décembre, je voulais que ce soit le plus beau mois de l’année.
Finalement, décembre est arrivé. J’ai commencé à ressentir une grande tristesse dans mon cœur.
Avant, je chérissais inconsciemment cet état, je me voyais comme une victime. Mais Dieu m’a ouvert les yeux et je ne voulais plus me voir ainsi. J’ai essayé de me débarrasser de cette dépression saisonnière par mes propres forces, je pensais que le fait de prendre la décision de me réjouir était suffisant. Mais je me trompais. La tristesse m’avait envahie et je ne savais plus quoi faire.
Le diable a voulu que je reste silencieuse comme les autres fois ; mais grâce à Dieu, j’ai pu discerner son plan. Dès lors, je pouvais faire la différence entre les pensées de Dieu et celles du diable, qui avaient pourtant l’air si inoffensives. J’ai pris mon courage à deux mains et j’en ai parlé à deux amis qui, je savais, tenaient beaucoup à moi. Le simple fait d’en parler m’a soulagée. Au travers d’eux, j’ai ressenti l’amour que Dieu avait pour moi. Ils m’ont poussé à parler à Dieu de mon mal-être, ils ont prié pour moi et m’ont encouragée, et j’ai été délivrée.
La dernière étape de ma guérison a été le fait d’en parler à Dieu, sincèrement.
Il sait déjà tout, mais la prière est un moyen de déposer nos fardeaux à celui qui peut les porter et qui a déjà tout payé pour nous à la croix. Le but du diable était que je garde pour moi ce fardeau et que je remette en question l’amour de Dieu. C’était à un tel point que j’avais la fausse impression de déranger Dieu.
Venez auprès de moi, vous tous qui portez des charges très lourdes et qui êtes fatigués, et moi je vous donnerai le repos.
Matthieu 11.28
Quand est venu le moment de m’adresser à Dieu, je n’ai pas pu ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. Comme, une amie me l’avait conseillé, j’ai pris mon carnet de prière et j’ai écrit à Dieu tout ce qui était dans mon cœur, absolument tout. Il m’a répondu au même moment : « Mon amour pour toi dépasse celui d’une mère. Même si ta mère n’a pas pu te donner tout l’amour que tu voulais, mon amour te suffit. Jésus à la croix est plus que suffisant. Mes mains et mes pieds qui ont été percés en signe de cet amour sont plus que suffisants. Tu es mon enfant avant d’être la fille de ta mère. Je t’aime et je t’ai choisie, c’est plus que suffisant. Tu n’es pas une victime, mais tu es favorisée. Que tes parents t’aient voulue ou pas, tu es née parce que moi je l’ai voulu. »
Écoutez-moi, peuples éloignés ! Soyez attentifs, vous qui habitez au loin ! Le Seigneur m’a appelé dès avant ma naissance. J’étais encore dans le ventre de ma mère quand il a dit mon nom. Il a fait de ma parole une épée coupante. Il m’a caché à l’ombre de sa main. Il a fait de moi une flèche bien aiguisée, il m’a abrité dans son sac de flèches. Il m’a dit : « Israël, tu es mon serviteur. Par toi, je montrerai ma gloire. »
Ésaïe 49.1-3
Mais le Seigneur répond : « Est-ce qu’une femme oublie le bébé qu’elle allaite ? Est-ce qu’elle cesse de montrer sa tendresse à l’enfant qu’elle a porté ? Même si elle l’oubliait, moi je ne t’oublierai jamais. Vois, j’ai écrit ton nom sur la paume de mes mains. Je pense sans arrêt à tes murs de défense. »
Ésaïe 49.15-16
J’ai été libérée en un seul jour de plus de dix années de souffrance.
J’ai ressenti tout son amour pour moi, ainsi qu’une grande paix, m’envahir. Le plus important à retenir : c’est que Dieu nous aime et qu’il ressent toutes nos souffrances, mais c’est à nous de prendre la décision de tout déposer à ses pieds.
Témoignage de Sergine