Dieu me restaure de l’abus émotionnel de mon père

Sammantha Thom 26 juin 2021 - 6 min
Dieu me restaure de l’abus émotionnel de mon père

Dans mes souvenirs, mon père était quelqu’un d’extrêmement colérique et violent. J’avais l’impression qu’il piquait des crises pour tout et pour rien. Il critiquait constamment tout ce que nous (ma famille et moi) faisons, et rien n’était jamais assez bien pour lui.

Ma relation avec mon père

J’avais peur de lui, et je commençais même à nourrir une profonde haine envers lui. De ce fait, j’avais l’impression que j’étais « fake » ou que je me forçais à lui démontrer de l’affection. Je le haïssais si fort, que lorsque j’étais plus jeune, je refusais littéralement de lui servir à manger. J’allais jusqu’à cracher dans ses plats (merci Seigneur pour ton pardon).

En toute honnêteté, à l’époque, je le détestais tellement que je souhaitais simplement qu’il meure. Ma famille et moi n’étions jamais en paix dans sa présence. Je redoutais constamment une autre attaque. J’avais toujours l’impression de marcher sur des œufs, de ne jamais savoir quel comportement adopter pour ne pas l’énerver, car il pouvait exploser à tout moment.

À ses yeux, il avait toujours raison et les autres avaient toujours tort. Il ne se trompait jamais, les autres si. Vu qu’il était extrêmement brillant et intelligent, personne n’avait rien à lui apprendre parce qu’il « avait le monopole du savoir ». S’il s’énervait, c’était de notre faute ; il n’avait jamais rein à se reprocher.

Il aimait nous ridiculiser. Pour lui, nos réussites ne valaient rien parce que nous ne valions rien à ses yeux. Il prenait souvent plaisir à nous le rappeler en dénigrant tout ce que nous faisions. Il aimait à se vanter de ses accomplissements que nous devions tous célébrer parce que sans lui, nous (sa famille, ses collègues, ses amis, etc.) ne serions rien, disait-il.

Mon mécanisme de défense

En grandissant, j’ai essayé par plusieurs moyens de me protéger de ses attaques qui devenaient de plus en plus récurrentes et violentes, mais en vain. Je n’étais pas encore chrétienne, mais j’essayais tant bien que mal de l’ignorer et de ne pas répondre à ses attaques.

Paradoxalement, on aurait dit que plus nous l’ignorions, et plus ça l’irritait. C’était comme s’il nous piquait exprès pour nous pousser à réagir. Et malheureusement, il m’arrivait souvent de faiblir et de m’énerver. Et quand je me mettais en colère, il prenait un malin plaisir à me faire passer pour une idiote, et à me ridiculiser encore plus.

À l’adolescence, comme les attaques étaient devenues plus physiques, j’ai commencé à réagir un peu plus vivement… Je pouvais désormais différencier les attaques tout simplement méchantes, et gratuites, des « corrections parentales ». Je commençais peu à peu à prendre conscience de l’environnement toxique dans lequel je me trouvais : tous les jours, mon père nous démolissait, ma famille et moi, avec ses mots et ses coups.

C’était une humiliation constante. J’avais l’impression que l’on était une sorte de punching-ball sur lequel il se défoulait chaque fois qu’il en avait envie. Il nous répétait constamment que la pire erreur de sa vie était d’avoir épousé ma mère, et nous avoir eus comme enfants. Il n’avait aucune empathie lorsque nous pleurions ou lui demandions des explications. J’avoue que pendant longtemps, j’ai vécu dans un profond déni, et j’ai eu beaucoup de mal à réaliser l’abus dont j’avais été victime.

Ma rencontre avec le Seigneur

C’est en 2014 que j’ai fait la rencontre du Seigneur Jésus, alors que je passais à travers l’une des périodes les plus sombres de ma vie. Je me rappelle exactement mon état et comment, du haut de mes 17 ans, je pensais en avoir fini avec la vie. En effet, je ne pensais pas que la vie pouvait avoir quelque chose de bon à m’offrir ; je croyais avoir tout vu et je voulais mettre fin à mes jours. Puis un jour, je me suis rappelée qu’il y avait justement un Dieu, quelque part, qui aidait les gens (comme moi) en difficulté !

Je me suis souvenue des quelques valeurs chrétiennes que ma mère nous avait inculquées dans notre enfance, et j’ai commencé à chercher Dieu. Soudainement, j’ai commencé à m’intéresser à l’église, et à prier Dieu à ma manière.

À l’époque, je le priais surtout pour qu’il m’aide à sortir de la relation amoureuse dans laquelle j’étais et qu’il me délivre de l’immoralité sexuelle et des vices de toutes sortes… Je lui promettais de ne plus recommencer s’il me délivrait réellement.

C’est alors que j’ai fait la rencontre d’une sœur de l’église que je fréquente actuellement. Elle m’a invitée à une étude biblique et cette année-là, j’ai confessé Christ comme mon Seigneur et sauveur, et je me suis fait baptiser d’eau. Jésus m’a donné une nouvelle identité, celle d’enfant de Dieu, en me remplissant de son Esprit. J’ai reçu son esprit d’adoption par lequel il m’appelle dorénavant fille bien-aimée et précieuse aux yeux de mon Père céleste.

Ma guérison

Le processus de guérison fut très long et très douloureux. Je vivais toujours avec mon père au moment de ma conversion, et je devais continuer à me protéger face à ses attaques perpétuelles.

La bonne nouvelle pour moi c’était que dorénavant, j’avais le Saint-Esprit pour m’aider dans cette bataille que je jugeais perdue d’avance. Heureusement d’ailleurs, car en plus des attaques « habituelles », j’étais maintenant persécutée à cause de ma foi.

Je souffrais énormément au-dedans de moi parce que j’avais tant envie de répondre à mon père ; mais avec la nouvelle identité que Jésus m’avait donnée, je ne pouvais plus me le permettre. Je ne dis pas que j’étais parfaite, mais les rares fois où je réagissais, j’avais la conviction du Saint-Esprit pour me rappeler à l’ordre et le témoignage de l’amour de Christ en moi qui ne me laissait jamais indifférente. Le plus difficile était quand Dieu m’appelait à m’excuser auprès de ce père si méchant à mes yeux, alors que c’était lui qui m’avait blessé en premier.

Mon chemin jusqu’au pardon

Enfin, s’il y a une chose que j’ai retenue en vivant avec un parent narcissique, c’est vraiment de veiller sur son cœur et apprendre à le voir comme Christ le voit : un homme brisé qui a simplement besoin d’un sauveur.

Pour ma part, c’est vraiment lorsque j’ai commencé à guérir que ma vision a réellement commencé à changer. Et ce n’est pas quelque chose qui s’est fait du jour au lendemain. Malheureusement, dans mon cas, c’est après m’être éloignée de Dieu pendant un moment que j’ai pris conscience de mon besoin de guérison.

Il faut dire aussi que le départ de mon père de la maison (sous ordre du tribunal) a énormément contribué à ma guérison... Pendant son absence, j’ai pu déraciner les abus dont j’avais souffert, et j’ai vraiment pris le temps de lui pardonner chacune de ses offenses. Je me suis également plongée dans la Parole de Dieu pour renouveler mes pensées.

Aujourd’hui que je suis guérie, je ne m’identifie plus à une victime ni à ces anciennes blessures qui avaient défini ma personnalité tout entière et dicté certains de mes choix. En guérissant, tu réalises que le monde n’est finalement pas si méchant qu’il en a l’air ; et tu découvres de la beauté même dans les situations les plus sombres de la vie.

C’est tellement merveilleux de voir la restauration que le Seigneur a opérée en moi. Pour ça, je ne le louerais jamais assez !

Témoignage d'A.

Sammantha Thom

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