Le mindset d’une femme qui réussit

Sammantha Thom 06 janvier 2023 - 13 min
Le mindset d’une femme qui réussit

Qu’est-ce que le succès selon Dieu ? Comment l’atteindre ? À quoi le mesurer ? Pour répondre à ces questions et non seulement définir, mais aussi adopter le mindset (l’état d’esprit) d’une femme qui a du succès dans ses entreprises, nous avons rencontré Mariam Coulibaly, PDG de StarTop, un organisme sans but lucratif, basé à Montréal, qui soutient les groupes de femmes et offre un écosystème par et pour les entrepreneures.

Interview

Veille sur ton cœur. – Mariam Coulibaly, tu es la présidente directrice générale de StarTop (une entreprise récemment devenue un organisme à but non lucratif) que tu définis comme un « incubateur de communautés féminines qui a pour mission de sensibiliser et accompagner les femmes en entrepreneuriat ». Comment as-tu reçu la révélation que tu serais entrepreneure et, qu’en plus, Dieu te confierait la mission de créer un outil d’épanouissement professionnel pour toutes les femmes qui souhaitent à leur tour devenir entrepreneures ?

Mariam Coulibaly. – Pour être très franche avec toi, ce n’était pas une révélation, mais plutôt une réalisation. C’est quoi la nuance ? Je suis consciente que Dieu nous a créés avec un destin. Ce n’est pas tant que j’ai eu la révélation : oh ! Il faut que je me lance en affaires et que j’accompagne les femmes ; c’est plus qu’en vivant ma vie, en étant connectée à Dieu, en étant proche de lui, j’arrive à certaines réalisations. Plus je marche avec lui, plus je réalise des choses, plus je vois qu’il me conduit quelque part. Donc ça n’a pas été une révélation comme on se l’imagine, mais vraiment une réalisation. Je te donne un exemple concret : j’étais à Agboville à l’internat des bonnes sœurs, entre les quatre murs qui étaient comme une prison, et ce que Dieu avait placé en moi déjà enfant, alors que je ne le connaissais pas vraiment, se manifestait déjà plus ou moins clairement. Vois-tu, mes petites camarades étaient tristes et j’ai commencé à leur raconter des histoires pour leur permettre de s’évader des murs dans l’imaginaire. Aujourd’hui, près de 35 ou 40 ans plus tard, je raconte des histoires à travers les plans d’affaires pour aider les femmes à s’évader et à prendre leur liberté professionnelle.

Ce parcours d’entrepreneuriat que tu as choisi est loin d’être facile. Il exige une discipline qui va au-delà du 9 à 5 qui est demandé aux salariés. Quelles sont les grandes différences en matière de discipline ou de routine que tu notes entre ta vie de salariée et celle d’entrepreneure ?

La première chose n’est pas tant une discipline, mais plutôt un état d’esprit. Déjà, il faut croire, car quand tu ne crois pas que ça va être possible, tu n’auras ni la motivation ni la détermination d’aller au bout des choses. Je suis d’un naturel optimiste, donc je crois. Si je ne croyais pas, je ne ferais pas les choses. Alors quand je commence un projet, déjà je dois être excitée, positive et croire que je verrai l’aboutissement.

On est seulement 2 % au Québec à être des entrepreneurs. Donc ça veut dire que c’est un peu comme la vie chrétienne, tu vis à contresens. L’entrepreneur vit de ses ventes, donc forcément sa façon de travailler, d’aller chercher des clients, d’assumer sa responsabilité, tout ça c’est un travail sur soi. On apprend à être plus humble, on apprend aussi à être plus combatif.

Maintenant en ce qui concerne la routine ou la discipline, moi, je suis une matinale. Je suis debout à 5 h 30 et je vais courir. Puis, j’ai mon temps de méditation qui est aussi actif, donc ça me prépare pour la journée. Le sport aussi te discipline et te donne de l’endurance, une meilleure condition physique pour toutes les rencontres et les longues journées de travail, etc. Enfin, il faut apprendre à avancer, ne pas passer son temps à se ressasser dans sa tête ce qui aurait pu être fait autrement. Avant, je me refaisais des scénarios, aujourd’hui moins souvent.

StarTop était, je suppose, un rêve, un projet que le Seigneur t’a mis à cœur. Quelle échelle t’avait-il donnée pour mesurer la réussite de ce projet ?

Dans un premier temps, il y a la conviction. En plus, c’est biblique : tout ce qui n’est pas fruit de conviction est péché (Rom 14.23). Je ressentais dans mon cœur que j’avais envie de créer StarTop. Dieu, par son Esprit, a mis dans mon cœur ce désir. La Bible dit qu’il crée en nous le vouloir et le faire (Phil 2.13). Malheureusement, parfois les gens négligent cet aspect. Ils veulent attendre de voir un ange dans leur chambre leur donner une révélation de leur appel. Et pourtant, il y a des choses que tu as dans ton cœur et tu es la seule à t’en préoccuper : c’est peut-être qu’il y a quelque chose en toi pour ça. Alors, il ne faut pas négliger les désirs, les inspirations que Dieu met dans notre cœur, les attentions qu’on a plus par rapport à d’autres.

Il y a un passage que j’aime vraiment beaucoup, c’est dans Jean 15, qui dit que ce que Dieu veut c’est que vous portiez du fruit. J’aime vraiment ça parce que je suis convaincue que quand il y a des résultats, c’est la preuve que tu étais à ta place. Personnellement, mon baromètre dans tout (dans les affaires et ailleurs) ce sont les résultats. Quand je ne vois pas de résultats, je me remets en question : est-ce que j’ai fait cette chose vraiment parce que Dieu me l’avait mis à cœur ? Est-ce que je l’ai fait pour faire plaisir aux autres ? S’il n’y a pas de résultats, c’est que ce n’était pas mon champ de mission.

Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en abondance, car sans moi, vous ne pouvez rien faire.
Jean 15.5

Dans ton cas spécifiquement, est-ce que les résultats se notent en nombre de femmes que tu as pu aider, à ton chiffre d’affaires ? Comment apprécies-tu les résultats ?

Premièrement, je me demande si je fais bien ce que je fais. Si oui, les clientes sont satisfaites. Deuxièmement, est-ce que mon intervention apporte quelque chose dans la vie des femmes ? Est-ce que ça les transforme ? Troisièmement, l’entreprise va bien, elle va de gloire en gloire : d’entrepreneure solo que j’étais, j’ai maintenant deux employées. Quatrièmement, j’ai obtenu un financement ; tu as la vision, Dieu apporte la provision. Cinquièmement, d’autres personnes m’ont partagé qu’il avait reçu des visions concernant mon appel, donc j’ai des confirmations.

Tu crées une entreprise avec un but (créer de la richesse, être autonome, remplacer un emploi, etc.) ; si tu vois que ce but est atteint, c’est que tu as réussi. Alors, si je me lance en affaires, dès que je vois que la mission de l’entreprise est accomplie, que je m’épanouis, que je suis accomplie à travers ce que je fais et que le nom de Dieu est répandu, que demander de plus ? Dieu veut qu’on porte des fruits, qu’on soit abondant, c’est pour sa gloire. C’est un peu comme ça que je mesure mon succès.

Quelles habitudes as-tu dû acquérir pour garantir le succès de ton entreprise ?

Sachant que selon Dieu le succès s’assure en le mettant en premier, en lui donnant la première place, petit à petit j’ai commencé à accepter que ce que j’ai appris n’était pas l’idéal. J’ai donc commencé à obéir de plus en plus à, la logique du royaume de Dieu. Je ne suis pas encore arrivée, mais je chemine.

Par exemple, dans l’entrepreneuriat, j’ai besoin de fonds. La Parole dit : « Demandez et vous recevrez » (Mat 7.7) ; alors je prie, je demande à Dieu et il crée des opportunités et des situations. Aussi, je récupère les choses spirituellement avant de les posséder matériellement. Ça, c’est une expérience de vie : j’ai été dépouillée, puis j’ai été capable de tout récupérer en commençant d’abord par la prière. Dans ma conception, mon comportement et ma réalité, je conçois que les choses sont d’abord spirituelles ; je les acquiers alors premièrement dans le spirituel, et ensuite je sais que je les verrai se matérialiser. C’est une attitude différente de celle de quelqu’un qui essaie de faire les « bonnes choses », de poser les « bonnes actions », mais si le blocage est spirituel, rien ne se concrétisera et une telle personne ne connaitra pas la réussite.

Cette dimension spirituelle que nous avons en tant que chrétiens, c’est un privilège. Qui va en guerre et se contente de chanter pour remporter la bataille ? [Référence à la bataille de Jéricho dans Juges 6]. C’est là où je veux me rendre avec Dieu.

Mon défi actuel, c’est le repos parce qu’il y a toujours des choses à faire. Mais non, je veux honorer Dieu en ayant ce septième jour. D’ailleurs, il y a un verset qui me vient à l’esprit.

Oui, il est vain de vous lever très tôt et de vous coucher tard, et de vous donner tant de peine pour gagner votre pain. Car Dieu en donne autant à ceux qui lui sont chers pendant qu’ils dorment.

Psaumes 127.2

Par exemple, une fois, après mon temps de méditation, je me sentais fatiguée, alors je me suis dit que je vais commencer ma journée à midi. Je suis allée marcher en écoutant la Bible et à mon retour, j’avais une super idée qui ne me serait venue qu’après des semaines de stratégies d’affaires. Bref, mets Dieu en premier, renouvelle tes pensées pour ne pas les conformer à la logique du monde et travaille.

Quels conseils donnerais-tu à une femme qui aimerait voir ses projets réussir ?

Tout d’abord, il lui faut définir une date butoir, elle doit pouvoir se projeter. Ensuite, elle doit faire un plan d’action, car il n’y a rien qui arrive sans les actions ; alors il faut décider de ce qu’il y a à mettre en place d’ici un, deux, trois mois, etc. Tu suis le plan, c’est bien. Chercher des conseils, c’est excellent. Mais si tu n’agis pas, il n’y aura pas de résultats. C’est ça la différence entre deux femmes qui ont la même idée. Une pose des actions donc elle verra des résultats et l’autre n’agit pas. Puis, vient l’importance de l’organisation. Si tu as beaucoup de choses à faire, tu dois t’organiser et prioriser, sinon tu te retrouveras toujours entre deux urgences. Pour ma part, selon le niveau de l’importance ou d’urgence de la tâche, je pratique ce qu’on appelle le deep work. Par exemple, pendant deux heures intenses, je bloque toute distraction et je me concentre pleinement sur la tâche à réaliser. Alors prends premièrement action, puis focus toi sur ton objectif jusqu’à ce que tu l’atteignes.

Qu’est-ce qui te motive à atteindre tes objectifs ?

J’aime ce que je fais, je suis accomplie et épanouie, c’est ma première motivation.

Woman jump

Quels sont, selon toi, les ennemis de la productivité ?

En haut de la liste, on a le manque de vision suivi de près par le manque de conviction. Tu ne sais pas où tu vas, donc tu es là, tu tournes en rond. Quand tu sais ce que tu dois faire, tu ne perds pas ton temps. Ensuite, poser des actions pour créer la réalisation commence par dresser un plan. Subséquemment, si tu manques de planification, tu passeras difficilement à l’action.

Ne pas se connaitre est également un obstacle à la productivité. Si tu ne te connais pas, tu vas tourner en rond parce que tu veux essayer plein de choses, toucher à tout. Vu que tu ne sais pas quoi faire, tu attendras qu’il y ait quelqu’un derrière toi, que le pasteur te dise quoi faire ou que tel autre te poursuive. Il faut que tu développes ce leadership naturel pour faire les choses, prends exemple sur la fourmi, Proverbes 6.6-8 l’explique très bien. Il faut que tu sentes que tu as le devoir ou la responsabilité de faire ce que tu as à cœur de faire. C’est cela qui m’avait motivée à lancer StarTop. Je trouvais qu’en général, les chrétiennes se reposent beaucoup sur « ça va venir », « en son temps », plutôt que de prendre leurs responsabilités, passer à l’action, et faire ce qu’elles peuvent faire aujourd’hui.

Enfin, le dernier ennemi de la productivité est la procrastination. Il faut déjà distinguer la procrastination de la priorisation. Prioriser c’est dire que cette tâche est moins importante qu’une autre alors je la remets à samedi. Mais quand samedi arrive et que tu trouves une excuse pour remettre la tâche à plus tard, c’est de la procrastination.

Qu’est-ce qui, selon toi, fait de toi une leader compétente ?

Je me suis trouvée, je me suis réalisée, et j’ai aidé les autres à se réaliser. Un leader c’est quelqu’un qui inspire. Dieu met en toi les choses pour lesquelles il t’appelle. Si par exemple je devais apporter l’épanouissement, il ne pouvait pas me fabriquer sans la joie. Il m’a créée spécifiquement pour le dessein qu’il m’appelle à réaliser. Si tu te connais, tu t’assumes et ensuite tu es capable d’aider les autres à se réaliser à leur tour.

Quels conseils donnerais-tu à une femme qui désire se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je te dirais qu’une femme qui veut réussir dans son projet entrepreneurial devrait suivre ces trois principes clés.

  • Être avant de faire : se connaitre, connaitre ses limitations et ses forces, savoir s’entourer t’entourer, etc. Une fois que tu es, que tu es bien assise dans ton identité, tu peux faire facilement parce que rien ne t’ébranlera.
  • Croire : si tu es convaincue de qui tu es, et de ce que tu es censée faire, quels que soient les vents contraires, tu tiendras ferme. Tu diras : je suis assise dans mon identité !
  • Agir : tu ne ralentis pas tes actions. En résumé : l’identité additionnée à la conviction, le tout multiplié par l’action, produit la réalisation, le leadership, le succès.

Quels sont pour toi le ou les secrets du succès selon Dieu ?

Selon moi, le succès selon Dieu se résume à Josué 1.8 :

Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras.

À partir de ce verset, j’ai posé l’équation du succès suivante :

  1. Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche : notre bouche a un pouvoir. Je dois utiliser ma bouche pour proclamer, pour dire les choses.
  2. Médite-le jour et nuit : c’est ma réflexion. La Bible même nous dit, renouvelle tes pensées à travers la Parole, ne te conforme pas au monde. La foi réelle c’est de croire vraiment ce que Dieu dit ; même si ça a l’air improbable, il faut croire. Je mets mes pensées en action, je les plonge dans la Parole et j’accepte de croire. Je me déprogramme [du monde] pour me programmer sur Dieu.
  3. Pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit : l’action. Il faut agir, car la foi sans œuvres est morte.
  4. Car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras. Équation du succès

Si je devais résumer le tout en une phrase ou en une image, ce serait celle-ci : lorsqu’on conduit une voiture et qu’on veut aller sur l’autoroute, il y a le fameux panneau qui demande de céder le passage parce qu’il y a d’autres voitures qui arrivent à grande vitesse. Et là, ce que Dieu nous demande pour avoir le succès dans notre vie, c’est de lui céder le passage ; d’accepter que notre pensée soit complètement transformée dans sa Parole ; que notre bouche annonce cela, le proclame, le déclare ; et que nos actions reflètent cela. Alors c’est une garantie que si tu cèdes le passage à Dieu, tu auras du succès.

En conclusion, si la jeune femme qui nous lit et qui rêve de réussir son projet entrepreneurial ne devait retenir qu’une seule chose de notre discussion, que lui dirais-tu ?

Proclame la Parole, renouvelle ton intelligence dans cette même Parole, et agis conformément à ce qui y est écrit. Tu veux réussir ? Cède le passage à Dieu !

Merci, Mariam Coulibaly, d’avoir accepté d’être l’invitée de Veille sur ton cœur pour cette thématique de janvier : Le mindset d’une femme qui réussit. Nous prions que toutes les femmes qui te liront choisissent de céder le passage à Dieu pour assurer le succès de leurs entreprises.


Équipe-toi de toutes les ressources nécessaires pour réussir ton projet entrepreneurial en rejoignant StarTop, un organisme à but non lucratif qui soutient les groupes de femmes et offre un écosystème par et pour les entrepreneures.

Sammantha Thom

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