Certains croyants pensent que le concept d’estime de soi ne serait qu’une expression que l’Église emprunte à la psychologie humaine pour couvrir des motivations égocentriques. Il serait contraire aux Écritures dans la mesure où cela nous pousserait à nous tourner vers nous-mêmes plutôt que vers Dieu. Ainsi, une personne qui valorise sa propre image est parfois mal jugée dans certaines communautés chrétiennes. D’autres, en revanche, pensent que ce serait une erreur de considérer l’estime de soi comme un sujet charnel, car cela constituerait un obstacle à l’épanouissement du chrétien.
Entre divergences d’opinions et intimes convictions, que doit penser un chrétien de l’estime de soi ? Cet article propose de revenir à la source de la Vérité : la Bible.
Définition et attributs de l’estime de soi
Le lexique de psychologie Psychomédia définit l’estime de soi comme étant « la perception d’une personne de sa propre valeur ». En d’autres termes, c’est la considération qu’une personne a pour elle-même. Selon Christina Doré, infirmière et professeure canadienne en sciences de la santé, les attributs permettant d’évaluer le niveau d’estime de soi d’une personne sont :
• La valeur accordée à soi-même : la personne se juge soi-même en bien comme en mal en fonction de ses propres valeurs. Bien que le respect des autres à notre égard soit un besoin légitime, chacun a la responsabilité de se valoriser et se respecter soi-même.
• L’acceptation de soi : une personne qui se valorise est capable de s’accepter soi-même. Il s’agit ici de trouver un équilibre entre qui l’on est et qui l’on souhaite devenir. L’harmonie entre la personne qu’on est aujourd’hui et celle qu’on aspire être à demain n’est pas conditionnée par nos propres limites ou lacunes.
• Le sentiment de compétence : la prise de conscience de ses qualités, aptitudes, habiletés et forces permet à l’individu d’être assez motivé et déterminé pour atteindre ses objectifs.
• Le respect de soi : c’est témoigner de la considération pour « ses valeurs, son caractère et sa dignité ». Se respecter et avoir une bonne opinion de soi-même permet d’affirmer son identité et sa personnalité, et savoir gérer ses limites dans les rapports avec les autres lorsque ceux-ci ont des attentes différentes de nos « valeurs ou choix de vie ».
Perspective divine vs perspective humaine
Le sociologue américain Charles Cooley affirmait que l’estime de soi émane de l’environnement social d’une personne et de la manière dont elle y a été influencée. Autrement dit, en tant qu’êtres relationnels, nous construirons notre amour-propre dans le regard des autres. On pourrait donc dire que la manière dont on se voit résulte : des paroles qui nous ont été adressées (notamment dans l’enfance et l’adolescence) par notre entourage (parents, enseignants, camarades, etc.), et de la façon dont nous avons été traités par notre famille, nos amis, nos pairs, etc.
En effet, une personne qui a grandi dans un environnement où elle n’entendait que des paroles dévalorisantes (« tu es trop maigre », « tu ne sais rien faire de bon », « on ne peut pas compter sur toi », etc.) aura des difficultés à apprécier sa propre valeur.
Généralement, l’opinion favorable qu’on a de soi se mesure avec des valeurs humaines comme :
• Le statut social : il est communément admis que les personnes « riches » se font plus d’amis que les « pauvres ». Les personnes considérées comme des « élites » ont droit aux meilleurs places et services dans les entreprises publiques, les transports, les supermarchés, les écoles, les hôpitaux, etc. Et pourtant, la Bible nous montre que le Seigneur Jésus savait valoriser ceux que la société méprisait. Considéré comme un ami des pécheurs, il passait des moments de partage et de joie avec les « gens de mauvaise vie », méprisés et jugés moindres par de hautes figures sociales comme les pharisiens (Matthieu 9.9-13).
• Les exploits : la société accorde généralement une grande attention aux personnes qui brillent par leurs compétences, notamment sur les plans professionnel et académique. Les gens sont avides de prix et distinctions qu’ils utilisent en vue de susciter l’admiration des autres. Certains se lanceront par exemple à la recherche effrénée de diplômes et certifications universitaires, quand d’autres poursuivront la réalisation d’un projet quoi qu’il leur en coute. Parfois, les gens ne nous considèrent pas pour qui nous sommes, mais pour ce que nous sommes capables de leur apporter. Ce fut le cas de Jephté, qui après avoir été banni à cause de ses malheureuses origines (fils de prostituée), a été rappelé non pour sa personne, mais pour ses habiletés de guerrier (Juges 11.5-11).
• Les ressources financières : les publicités et autres formes de marketing nous vendent du rêve et nous poussent à croire que l’argent peut tout acheter, y compris l’affection. Certaines personnes identifient leur valeur à leur fortune, quand d’autres font du travail leur idole et comptent sur leur argent et leurs bonnes œuvres pour s’attirer les bonnes grâces du Seigneur, oubliant qu’aucun bien matériel ne pourrait impressionner celui à qui appartient tout l’or et l’argent (Aggée 2.8).
• L’apparence physique : les publicités de diététique, gastronomie, sport ou encore les magazines de mode influencent le regard que nous portons sur notre corps. La recherche du « corps parfait » entraîne la prolifération du recours à la chirurgie esthétique. Or, la Bible nous rappelle que nous ne sommes que poussière (Psaumes 103.14).
Devrait-on donc croire que Dieu s’oppose à notre prospérité ou notre réussite ? Non ! Au contraire, il souhaite que nous prospérions à tous égards, comme prospère l’état de notre âme (4 Jean 1.2). Cela dit, ce n’est pas sur cette échelle mondaine que le Seigneur mesure notre valeur.
Premièrement, parce que nous valons infiniment plus à ses yeux que n’importe laquelle de nos réalisations. Et deuxièmement, parce que si notre valeur propre repose uniquement sur nos biens terrestres ou sur nos réussites, la probabilité que nous tombions dans l’orgueil est grande (Romains 11.20-21).
En effet, le culte de soi pourrait étouffer notre désir de dépendance à Dieu. Or, sans le Père, nous ne pouvons rien faire, il est la source de notre être.
Que l’on ait une trop haute opinion de soi-même au détriment de la valeur des autres (surestimation), ou une très faible estime de soi (sous-estimation), la mauvaise image qu’on a de soi pousse à devenir égocentrique ou égoïste, et donc à ne penser qu’à ses propres intérêts. Dans les deux cas, la motivation est le désir ardent d’attirer l’attention, l’admiration et les bontés des autres. Pourtant, un chrétien mature n’est pas censé se focaliser sur lui-même. Notre Père est un Dieu de partage et il nous appelle à être des sources de bénédiction pour les autres.
Je vous ai montré [qu’il faut] se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Actes 20.35
Notre valeur se trouve en Christ
À cause de la désobéissance de l’homme dans le jardin d’Éden, notre estime a été déformée et sapée par le péché. Mais grâce à l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre valeur et notre dignité ont été rétablies. Ainsi, pour nous chrétiens, notre estime provient de notre relation avec Dieu.
Car…
Nous avons été créés à l’image de Dieu
Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. Genèse 1.27
Nous avons été créés pour sa gloire
Tous ceux qui s’appellent de mon nom et que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai formés et que j’ai faits. Ésaïe 43.7
Nous avons été créés pour un but glorieux
Nous ne sommes pas le résultat du hasard, et encore moins une erreur.
Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré prophète des nations. Jérémie 1.5
Nous avons du prix aux yeux de Dieu
Notre valeur est si inestimable à ses yeux qu’il a offert en rançon son unique Fils. Par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ, le Seigneur nous témoigne son amour.
Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Jean 3.16
Sur quelle échelle mesures-tu ta valeur ? Te mesures-tu encore au bien ou au mal que tu fais ? L’opinion et le regard des autres comptent-ils plus que ce que le Seigneur pense de toi ? Rappelle-toi que Christ a rétabli ton image. Notre Père dit qu’il t’a choisie. Il t’a aimée dès le commencement. Son amour pour toi ne dépend ni de tes compétences ni de tes réalisations, ni même de tes échecs. Le péché t’a peut-être éloignée de lui, mais son amour pour toi n’a jamais tari.
De loin, l’Éternel se montre à moi : je t’aime d’un amour éternel. C’est pourquoi je te conserve ma bonté. Jérémie 31.3
Ta valeur est unique et incomparable. Tu es inestimable.
Oui, tu es précieux à mes yeux, tu as de la valeur pour moi et JE T’AIME. Ésaïe 43.4
Tu peux développer une image saine de ta propre personne si tu acceptes simplement ce que ton Père dit de toi. Choisis d’ÊTRE au lieu de PARAÎTRE.
Écris en commentaire ce que cet article t’a révélé sur ta valeur : « Aux yeux de Dieu, je suis… »
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