La place qu’occupe la prière dans la vie du chrétien demeure un sujet central et sérieux dans l’église. La prière peut être inexistante, contemplative, débutante, occasionnelle, régulière, courte, longue, entre-deux, etc.
Le dictionnaire biblique pour tous définit la prière comme étant « une activité de communion la plus élevée de l’homme, par laquelle il peut entrer en relation avec Dieu ». Sans vouloir entrer dans une dissertation élaborée, théologique et laborieuse de la prière, j’aimerais simplement vous en donner ma définition ou plutôt ma compréhension.
Comment définis-je la prière ?
La prière, pour moi, est une discipline spirituelle qui permet à l’être humain de rentrer en contact, en communication avec son Créateur. Une discipline, oui, et toute une discipline ! Elle est, selon moi, essentielle à la vie du croyant. Il ne s’agit pas simplement d’une conversation sur le coin d’une table sans y porter trop d’attention, de soin ou d’intentionnalité. Bien qu’elle puisse être tout cela également.
Par mes propos, je ne veux perdre ni décourager personne. Si vous le permettez, j’aimerais vous expliquer…
La prière dans ma conception est la communication d’un être terrestre avec le Dieu céleste.
Elle permet, à toute personne lui ayant confié sa vie, de connaître et de découvrir ce Dieu unique et véritable. En s’ouvrant à la prière, tout individu en faisant l’usage, s’offre l’occasion d’apprendre à développer une relation, à établir un échange et à se voir au travers des yeux du Père. J’utiliserais une analogie commune d’une relation, platonique ou non, entre deux personnes pour illustrer le fait que la prière se prépare, permet de découvrir l’autre et de se voir au travers de lui.
Ma vision de la prière.
En général, lorsque deux personnes se rencontrent, elles se donnent rendez-vous, fixent un lieu de rencontre, choisissent un ou plusieurs points de discussion, se parent de vêtements socialement acceptables, se maquillent, se rasent, etc. Il y a clairement une préparation qui précède la rencontre à venir. Qu’il s’agisse d’une rencontre formelle ou informelle, il y a une préparation physique, intellectuelle ou spirituelle en amont. Cette préparation peut être consciente et intentionnelle, mais elle est souvent inconsciente et peut être naturelle ou spontanée.
Au travers des rencontres, des contacts, des échanges, des moments passés ensemble, des temps de joie, d’éclats de rire ou de tristesse, une relation s’installe; et elle prendra, selon la fréquence, la vulnérabilité, l’authenticité et la franchise des parties, une place profonde et véritable dans leurs vies selon leurs désirs.
Comme une relation humaine, laissez-moi vous suggérer qu’il en est de même dans notre relation avec Dieu. Alors que l’on débute à s’adresser à Dieu dans la prière, il ne serait pas étonnant qu’il y ait un inconfort, un malaise, une gêne. Après tout, comment fait-on pour s’adresser au Dieu de l’univers ? D’abord et avant tout, il est essentiel de comprendre que le Seigneur désire notre présence. Il désire passer du temps avec nous ; en fait, il nous y invite (Apocalypse 3 : 20). Puisqu’il veut entrer chez nous et dîner avec nous, alors aussi bien nous y apprêter.
Bien sûr pour certains individus, toute la portion préparatoire avant la rencontre n’est pas une nécessité, pour d’autres, si. Puisque nous sommes différents, notre approche avec le Seigneur sera également unique à notre personne. J’aimerais vous encourager à faire de vos rencontres avec Dieu des rencontres intentionnelles. Fixez-vous un temps, un endroit, un style qui vous convient et qui facilitera la conversation et les échanges entre vous et Dieu.
Dans mon expérience, je dirais surtout dans mes premiers moments de discussion/prière avec Dieu, les préliminaires m’ont grandement aidée à établir une relation avec un Dieu de qui j’avais une vision déformée, un Seigneur qui dans une mauvaise compréhension de ma part n’est présent que pour établir dans ma vie une série d’interdits, puis finalement j’ai découvert un Père d’amour désirant m’aimer plus que tout.
Je ne vous mentirai pas, je n’ai pas fait la grande préparation physique.
Mais je dois dire que je me suis apprêtée d’une autre manière. Mes débuts dans la prière n’ont pas été un chemin rectiligne sans vallées et où le soleil brillait tous les jours de mille feux. Il me fallait une stratégie qui fonctionnerait avec ma personnalité, mes goûts et mes intérêts. Il me fallait un plan, un moment, un endroit, une durée. Puisque je suis une personne axée sur la tâche, il m’a paru évident de faire de mes moments de prière un défi à relever ou de les voir comme une tâche à accomplir… Pas de jugement, lol… Que voulez-vous ? C’est ainsi.
Avec cette connaissance de qui j’étais, je me suis donc procuré ce que j’appelle un journal de prière. Il s’agit d’un carnet de notes dans lequel j’écrivais la date de la journée. Mon but ultime était de ne manquer aucune date. À cette époque, dans mon assemblée locale, il avait été introduit une discipline spirituelle de l’écoute de la voix de Dieu. Ainsi, chaque jour, le matin, dans ma chambre, pendant 30 min avec une sonnerie (je devais aller travailler), avec un instrumental qui aidait à fixer mes pensées sur Jésus, mon objectif était d’entendre la voix de Dieu et de noter ce qu’il me disait.
Je parlais à Dieu ou pas, j’écoutais sa voix, je lisais la Parole ou je parlais en langue ainsi au quotidien.
Et j’écrivais ce que je croyais recevoir de sa part jour après jour. Parfois, je me présentais pour lui montrer que je voulais le prendre au sérieux même si je n’avais rien à dire ou à demander. Vous devez vous demander si j’ai réussi à prier/écrire dans mon journal chaque jour et ainsi relever mon défi. Aujourd’hui, je ne crois plus que le succès de ma vie de prière se cache dans l’observance rigoureuse et inflexible à écrire des dates dans un cahier de notes.
Le succès de ma vie de prière se trouve dans le fait d’avoir trouvé le rythme de croisière qui me convenait avec le Seigneur.
Mes temps de prière sont progressivement devenus des temps de délices, savoureux et précieux. Je me régale de ces moments dans la présence de mon Père. Pour les curieux, je peux vous dire que bien que n’ayant pas indiqué une date tous les jours de l’année, je peux affirmer que je prie chaque jour et même plusieurs fois par jour.
La prière pour moi (d’occasionnelle et de sporadique qu’elle a débuté dans ma vie) est devenue, avec l’épreuve du temps, comme une respiration dans mon quotidien. Elle me permet de me connecter au Dieu Très-Haut.
Dans la prière, j’ai compris qu’il y avait des transactions qui s’opéraient.
J’ai appris à donner ma vie à Dieu, mes problèmes, mes soucis, mes craintes, mes douleurs… Et j’ai appris à recevoir sa vie, sa joie, sa paix, sa patience, ses plans et bien plus encore…
J’aimerais vous exhorter à ne pas perdre une minute de plus. En faisant un survol de vos intérêts, vos préférences, vos désirs, n’hésitez plus une seconde et commencez à vivre cette vie de prière, de relation avec ce Dieu qui a les bras grands ouverts pour vous accueillir. Qu’aimez-vous faire ? Courir, marcher dans la nature, prendre un café, planifier une « date » avec le Seigneur, écrire, dessiner, peindre… Bref, je crois que vous avez compris l’idée.
Pour ceux qui ont une vie de prière bien établie, j’aimerais vous challenger en vous disant qu’il y a plus. Il n’y a pas de limites dans la forme, la méthode, le temps, la créativité.
Pour les néophytes, alors que vous allez débuter, timidement, simplement, maladroitement, le Seigneur sera là avec vous, attendant que vous fassiez le premier pas sachant qu’il a toujours été là. Ses yeux d’amour vous regardant droit dans vos yeux comme vous disant… Et si l’on priait ? Parce que rappeler vous que c’est lui qui crée en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir.
Une exhortation de Ginon